Une source de vie pour plus de 1 million au Mali menacé par les plans de la Banque mondiale de relancer le barrage de Fomi

Le delta intérieur du Niger au Mali est l’une des plus grandes zones inondées de la planète. C’est une zone verdoyante et biologiquement riche qui borde le désert du Sahara. Non seulement elle accueille des millions d’oiseaux migrateur, le delta assure aussi un moyen d’existence de plus de 1 millions de personnes qui sont tributaires de la pèche, l’agriculture et l’élevage. Les écosystèmes uniques du delta intérieur du Niger sont soutenus par la crue annuelle du fleuve Niger qui inonde jusqu'à 30.000 km2 – soit une superficie qui représente la Belgique entière. Cependant la Banque mondiale relance les plans de constructions du barrage de Fomi, en Guinée, non loin de la source du fleuve Niger. Ce projet mettra en danger ce site écologique clé.

Hippo grass fields sustain the Inner Niger Delta
Hippo grass fields sustain the Inner Niger Delta
Photo courtesy of Fred Pearce

Avec ses 4200 km de long, le Niger est le plus grand fleuve d’Afrique de l'Ouest. Il prend sa source dans les montagnes de la Guinée et traverse les étendues arides du Mali et du Niger avant de se jeter dans l'océan Atlantique, au Nigeria. Le barrage de Fomi, près du cours supérieur du fleuve, a toujours été un projet prioritaire du gouvernement Guinéen, voulant capter les débits du fleuve Niger pour produire de l'hydroélectricité. Les plans et initiatives antérieurs visant à construire le Fomi avait atteint un stade avancé, mais se sont effondrés, en partie pour raison des objections du Mali étant donné l'ampleur des impacts en aval, y compris sur le delta intérieur du Niger.

La Banque mondiale est en train de relancer le projet, qui est maintenant considérer « un projet à multiple usage ». En plus de produire de l'énergie en Guinée, Fomi permettra au Mali de multiplier les terres en culture dans l'Office du Niger, une vielle institution destinée a la culture irriguée qui produit une grande partie de riz et canne à sucre au Mali. De vastes étendues de terres dans l'Office du Niger ont été allouées aux investisseurs étrangers, y compris un fonds souverain libyen, d’autant que selon certaines allégations, les petits producteurs se sont retrouves sans terre. Le barrage de Fomi assurera l’irrigation toute au long de l’année dans l'Office du Niger en retenant les débits pendant la saison des pluies et l’intervalle des évacuations durant toute l'année.

Cependant les impacts sur le delta intérieur du Niger seront très sévères. La rétention des écoulements pendant la saison des pluies et l’augmentation du volume d'eau pour l'irrigation entraîneront une réduction drastique sur le delta intérieur inondé jusqu'à 1300km2. En conséquence, la production de riz, et les stocks de poissons subiront les effets négatifs, et aussi il y’aura une forte concurrence entre les éleveurs qui font paitre leur bétails sur les pâturages de la zone du delta. Plus de 10% de la population Malienne - y compris une grande partie de la population marginalisée - seront affectées.

La Banque s’apprête à approuver cette semaine le Projet de gestion du bassin du fleuve Niger (NRBMP) à un montant de 7,5 millions de dollars, dont la moitié financera les activités de renforcement du soutient de Fomi, y compris une série de réunion avec les investisseurs potentiels. Le NRBMP financera également les études nécessaires et le dialogue régional sur le compromis entre la production d'énergie et l'expansion d’irrigation d'une part, et le maintien du flux naturel actuel du delta intérieur, d’autre part.

Malgré l'histoire contestée du projet, la Banque mondiale joue un rôle central dans le démarrage du projet de construction du barrage de Fomi. La construction du barrage sera peut-être dans quelques années, mais la Banque est en train de préparer le terrain en finançant les études nécessaires qui examineront la faisabilité technique, les impacts environnementaux, ainsi que la gestion du plan de réinstallation des 45.000 Guinéens qui devront être déplacés pour laisser le champ libre a l’énorme réservoir du barrage. 

Bien que la Banque pourrait être félicité par rapport a l’analyse des larges impacts du projet de Fomi, qui sert a informer les décideurs au sujet du projet, cependant même dans les meilleures circonstances Fomi aurait des répercussions considérables sur le delta intérieur du Niger et ceux qui en dépendent. En effet, nous avons été témoins à maintes reprise des accords destiné à garantir le débit en aval qui ont très rarement été respecte face aux incitations économique très fortes, de récupérer les couts du projet et réaliser des bénéfices. Il est à prévoir que si le Fomi est construit, ce sera un désastre écologique pour le delta intérieur du Niger. En menant le processus pour que le Fomi aille de l’avant, la Banque mondiale assumera la responsabilité d’un projet qui est fondamentalement vicie. Nous allons continuer à surveiller le rôle de la Banque et de travailler pour soutenir les communautés dans le delta intérieur du Niger qui exigent se faire entendre.

Date: 
Sunday, January 25, 2015